MARCUS KLINGBERG LE PLUS GRAND ESPION SOVIETIQUE EN ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Marcus Klingberg, le plus grand espion soviétique qui a opéré en Israël pendant plusieurs années, est mort le 1er décembre 2015 à Paris. Il a été au centre du plus grand scandale d'espionnage qui a défrayé la chronique en Israël. Sa mort remet au devant de l'actualité un institut qui a fait l'objet d'un épisode douloureux en Israël, à la base d'un demi-échec des services secrets.
Nes Ziona |
Empoisonnement
L'institut de recherches biologiques de Nes Ziona avait déjà fait parlé de lui à l'occasion de la mort de Yasser Arafat lorsque l’hypothèse d’une intoxication a été soulevée : «ce type de
toxine est étudié notamment dans le centre de Nes Ziona, pas très loin de
Tel-Aviv».
Cet institut, lié à une vieille histoire rocambolesque d'espions, a longtemps été couvert par la censure militaire israélienne
et est resté pendant plusieurs années sans aucune existence officielle. Son activité
réelle a été mise en lumière à la suite de l’arrestation en 1983 du plus
important espion soviétique en Israël, le professeur Abraham Marcus Klingberg.
Marcus Klingberg |
Il avait été dénoncé par un autre espion russe retourné par les services de
renseignements israéliens. Le professeur occupait les fonctions de directeur-adjoint
de l’institut dont l’existence restait mystérieuse. Il faisait alors partie de
l’élite scientifique du pays, publiait de nombreux ouvrages et participait à
des conférences internationales.
Jugé secrètement
Au lendemain de son arrestation il avait été jugé secrètement pour espionnage, condamné à vingt ans de réclusion et enfermé dans la prison d’Ashkelon sous une autre identité. En 1993, la presse eut connaissance de son sort et porta l’affaire devant la Cour Suprême pour obtenir la levée partielle de la censure sur Nes Ziona, à 18 kms au sud de Tel-Aviv, à proximité de la centrale nucléaire de Nahal Soreq, centre de recherche et de développement qui opère sous le contrôle de la Commission à l'Énergie Nucléaire israélienne (IAEC).
Le gouvernement israélien avait décidé en 1952 de créer ce centre de recherche sur les armes chimiques et biologiques, placé sous la responsabilité directe du premier ministre et couvert par le secret militaire. Le mystère est total sur la réalité des travaux de recherche puisque Israël a signé en 1993, sans jamais la ratifiée, la convention bannissant les armes chimiques.
Le gouvernement israélien avait décidé en 1952 de créer ce centre de recherche sur les armes chimiques et biologiques, placé sous la responsabilité directe du premier ministre et couvert par le secret militaire. Le mystère est total sur la réalité des travaux de recherche puisque Israël a signé en 1993, sans jamais la ratifiée, la convention bannissant les armes chimiques.
Les journaux Maariv et Haaretz avaient
révélé en 1998 que des armements non conventionnels y étaient développés à base
«de virus, de toxines, de bactéries et de poison de synthèse». Le seul
qui détienne le secret de ces fabrications est l’espion Klingberg qui, au terme
de nombreuses années d’enfermement, a été autorisé à publier ses mémoires après
avis favorable du ministre de la justice, de la censure militaire et des
représentants de Tsahal.
Révélations
L’institut de Nes Ziona est intimement
lié à la vie du professeur Marcus Klingberg qui en a assuré la création. Né à
Varsovie en 1918, il est arrivé d’URSS en 1948 à la fondation de l’État
d’Israël et a été enrôlé dans les services médicaux de l’armée. C’est à ce
titre qu’il a été détaché à l’institut pour en devenir rapidement le
directeur-adjoint, tout en collaborant étroitement avec les services secrets
soviétiques.
Libéré en 2003, au terme de sa peine, il a obtenu l’autorisation de vivre à Paris chez sa fille, Sylvia Klingberg Brossat, pour écrire ses mémoires. Pendant trente-cinq années et en toute impunité, il avait inondé l'Urss d'informations vitales concernant Israël, au nez et à la barbe des puissants services israéliens de sécurité intérieure.
Libéré en 2003, au terme de sa peine, il a obtenu l’autorisation de vivre à Paris chez sa fille, Sylvia Klingberg Brossat, pour écrire ses mémoires. Pendant trente-cinq années et en toute impunité, il avait inondé l'Urss d'informations vitales concernant Israël, au nez et à la barbe des puissants services israéliens de sécurité intérieure.
Il a transmis ses gènes politiques à son petit-fils, Ian Brossat fils d'Alain Brossat, professeur de
philosophie, et de Sylvia Klingberg, sa fille. Ian Brossat a
en effet adhéré très tôt en 1997 au Parti communiste français, à l'âge de 17 ans. Il a milité pour
ce parti durant ses études littéraires. Il fut reçu à l'École
normale supérieure de Lyon, puis il devint agrégé de lettres modernes en 2003.
Il est entré en 2002 à la direction de la fédération de Paris du Parti communiste français et à ce titre, il a été élu conseiller de Paris. Il occupe actuellement le
poste d’adjoint à la Maire de Paris Anne Hidalgo, en charge du logement et de
l'hébergement.
Le comportement sans faille de Marcus Klinberg dénote la puissance de l'idéologie communiste insufflée à un scientifique hors pair qui, en trente cinq ans, n'a jamais dévié du chemin qui lui avait été tracé par le KGB et qui n'a jamais douté de la justesse de sa trahison contre l'Etat juif. Arrivé à Paris, il vivait toujours
sous la surveillance du Mossad et la publication de sa biographie reste cadrée
par la censure militaire.Après le crash du 747 en Hollande |
Les activités de l’institut ont été partiellement dévoilées à la suite du crash, le 4 octobre 1992, d’un avion-cargo sur la ville de Bijlmer en Hollande faisant 42 morts. L’enquête prouva que, censé transporter des magnétoscopes et des parfums, il transportait en fait dix tonnes de produits chimiques, dont du diméthyle méthylphosphonate (DMPP), entrant dans la composition du gaz sarin et fourni par la société américaine Solkatronic Chemicals Inc, de Pennsylvanie. Ces produits étaient destinés à Israël, et selon les hypothèses, à l'institut de Nes Ziona.
La thèse Arafat
L’institut
de Nes Ziona a refait parler de lui car les Palestiniens étaient persuadés que
Yasser Arafat avait été empoisonné au polonium 2010, élément radioactif, comme l'ex-espion
russe Alexander Litvinenko, décédé en 2006 à Londres. Ils faisaient aussi référence
à l’expertise israélienne illustrée par l’incident du 24 septembre 1997. Deux
agents du Mossad avaient passé la frontière jordanienne, munis de passeports
canadiens, pour injecter un poison au leader politique du Hamas, Khaled
Mechaal. Après avoir exécuté leur mission, les deux agents ont été découverts.
La Jordanie négocia alors leur libération contre l’antidote du poison, qui a permis au numéro deux du Hamas de survivre.
L’ancien
chef des inspecteurs de l’AIEA, Olli Heinonen, avait affirmé que seule la Russie est
productrice de cet élément. Les Palestiniens déduisent donc que Nes Ziona,
longtemps dirigé par un originaire d’Urss, disposerait des formules pour mettre au point cette substance
fabriquée dans le monde, à quelques centaines de grammes.
Pour des raisons médicales et d'âge, Marcus Klingberg a obtenu en 2003 sa libération à l’âge de 85 ans, après avoir purgé la totalité de sa peine de 20 ans de prison, dont 10 années dans l'isolement total. En tant qu’ancien lieutenant-colonel de Tsahal, il reçut une pension de retraite de l’ordre de 2.000 euros qui lui a même été versée en France. Marcus Klingberg, qui avait accepté l'accord avec le Mossad de retrouver sa fille à Paris, sous réserve qu'il ne dévoile jamais le détail de ses travaux, est mort aujourd'hui. Il emporte dans sa tombe un certain nombre de secrets mais il est fort probable que, depuis sa libération en 2003, il a eu le temps de rédiger ses mémoires qui risquent de dévoiler un aspect encore méconnu des recherches israéliennes.
Pour des raisons médicales et d'âge, Marcus Klingberg a obtenu en 2003 sa libération à l’âge de 85 ans, après avoir purgé la totalité de sa peine de 20 ans de prison, dont 10 années dans l'isolement total. En tant qu’ancien lieutenant-colonel de Tsahal, il reçut une pension de retraite de l’ordre de 2.000 euros qui lui a même été versée en France. Marcus Klingberg, qui avait accepté l'accord avec le Mossad de retrouver sa fille à Paris, sous réserve qu'il ne dévoile jamais le détail de ses travaux, est mort aujourd'hui. Il emporte dans sa tombe un certain nombre de secrets mais il est fort probable que, depuis sa libération en 2003, il a eu le temps de rédiger ses mémoires qui risquent de dévoiler un aspect encore méconnu des recherches israéliennes.
Trés interessant article . j'ignorais cette affaire de trahison aussi réussie à l'intérieur de l'Etat d'Israel. Comme vous dites si le virus de l'idéologie communiste mélé à celui de la trahison a été transmis aux rejetons de Marcus Klingberg, je les ferais suivre de prés par les services adéquats de contre espionnage en France. On peut imaginer la haine à l'égard d'Israel que son petit fils placé à un poste officiel à la mairie de Paris doit distiller auprés de ses collègues, surtout dans l'air du temps qui flotte de nos jours en France . L'activisme pro palestinien qui règne chez les socialistes à la mairie de Paris trouve t'il sa source aussi dans l'influence de son petit fils,et dans quelle mesure.
RépondreSupprimerMerci pour cet éclairage sur le côté sombre de ce personnage et de ses héritiers.
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RépondreSupprimerUn grand merci Jacques pour cet article.
J'avoue ne pas comprendre comment un espion qui travaille pour un pays ennemi, ou tout au moins hostile, comme l'etait l'URSS a l'epoque par rapport a Israel, s'en sort avec quelques annees de prison, et va ensuite vivre dans un autre pays, alors que Pollard, qui espionnait pour un pays ami, (Israel par rapport aux USA) passe 30 ans en prison et ne peut sortir du pays.
RépondreSupprimerIsraël est un pays de droit. Klingberg n'a pas été condamné à la perpétuité mais à 20 ans de prison. Il a effectué intégralement sa peine. Il a été libéré pour des raisons médicales à l'âge de 85 ans.
RépondreSupprimerEffectivement la cas de Pollard est flagrant mais il semble qu'il y ait de nombreux dessous que nous ignorons. L'acharnement des Etats-Unis contre lui est incompréhensible.
"Il a transmis ses gènes politiques à son petit-fils, Ian Brossat"��������������
RépondreSupprimerC est dans quelle séquence de l 'ADN humain les "gènes politiques"????